A lesson to be learned : reclaiming the region in Eden Robinson's Monkey Beach

Eden Robinson's first novel Monkey Beach (2000) offers a complex representation of contemporary Indigeneity in Canada. Set on the northwest coast of British Columbia, it has often been read as an example of northern postcolonial Gothic, a genre operating mainly through the tropes of haunting in the context of a settler nation. This article aims to analyze the ways in which Robinson reclaims the region of the Haisla nation, particularly through "lessons" dispersed throughout the texts: they are geography "lessons" inviting the readers to re-assess the spatial markers of the territory that belongs to the Other and that has been exploited by the colonizers. Second, they are "lessons" in traditional Haisla knowledge that, by openly competing with popular culture references, also make readers aware of a profound cultural difference and thus defamiliarize the cultural space in question. And lastly, they are "lessons" in Indigenous spirituality that, by turning the ghosts and monsters into a familiar part of everyday Haisla reality, bring home the novel's implicit critique of Western skepticism and spiritual emptiness.

Le premier roman d'Eden Robinson Monkey Beach (2000) offre une représentation complexe de l'indigénéité contemporaine au Canada. Situé sur la côte nord-ouest de la Colombie-Britannique, il a souvent été interprété comme un exemple du roman gothique postcolonial du nord canadien, un genre qui agit principalement par l'intermédiaire des tropes de la hantise dans le contexte d'une nation colonisatrice. Cet article vise à analyser la manière dont Robinson revendique la région de la nation Haisla, notamment par le biais des «leçons» dispersées dans les textes: il s'agit des «leçons» de géographie invitant les lecteurs à ré-évaluer les marqueurs spatiaux du territoire qui appartient à l'Autre et qui a été exploité par les colonisateurs. Deuxièmement, ce sont des «leçons» de connaissances traditionnelles de la tribu Haisla qui, rivalisant ouvertement avec les références à la culture populaire, rendent les lecteurs sensibles à une profonde différence culturelle et par conséquent rendent insolite l'espace culturel en question. Enfin, ce sont les «leçons» de la spiritualité autochtone qui, en faisant apparaître les fantômes et les monstres dans un cadre familier de la réalité quotidienne de Haisla, éclaircissent la critique implicite du scepticisme occidental et le vide spirituel.