Une invitation au décentrement dans le roman français du romantisme noir : quelques exemples

Název: Une invitation au décentrement dans le roman français du romantisme noir : quelques exemples
Variantní název:
  • An invitation to decentre in the French novel of the Dark Romanticism : some examples
Zdrojový dokument: Études romanes de Brno. 2022, roč. 43, č. 1, s. 63-79
Rozsah
63-79
  • ISSN
    1803-7399 (print)
    2336-4416 (online)
Type: Článek
Jazyk
 

Upozornění: Tyto citace jsou generovány automaticky. Nemusí být zcela správně podle citačních pravidel.

Abstrakt(y)
Les concepts de « centre » et de « périphérie », issus des travaux de Pascale Casanova et Franco Moretti, sont couramment utilisés dans les études littéraires contemporaines. Pourtant, la voie critique originale et féconde qu'ils sous-tendent ouvre des fenêtres nouvelles pour l'interprétation de textes plus anciens. Au moment où le concept goethéen de Weltliteratur prend forme, l'émergence des littératures nationales s'effectue en opposition à la souveraineté culturelle française. Paradoxalement, ce déplacement des centres s'accompagne en France d'écrivains qui, tout en faisant partie d'un « centre », choisissent de se décentrer. C'est le cas des romanciers populaires du romantisme noir au premier XIXe siècle. Nous nous proposons donc d'analyser les causes et les effets possibles de cette écriture équivoque par rapport à la « centralité » et d'examiner comment les écrivains populaires du romantisme noir présentent les « voix » de la périphérie dans leur écriture. En effet, la reconfiguration de la poétique romanesque, en partie imposée par le genre, reflète une dynamique de la relation entre centre et périphérie. A travers elle, les auteurs affirment un métissage des représentations qui assure, entre production et réception, une invitation au décentrement, au moins dans l'espace romanesque.
The concepts of "centre" and "periphery", which originated from the work of Pascale Casanova and Franco Moretti, are commonly used in contemporary literature studies. However, the original and fruitful critical path they underlie is capable of opening new windows for the interpretation of older texts. At the time the Goethean concept of Weltliteratur was taking shape, the emergence of national literatures was taking place in opposition to French cultural sovereignty. Paradoxically, this displacement of centres was accompanied in France by writers who, even though they were part of a 'centre', chose to decentre. This is the case of the popular novelists of the romantisme noir in the first nineteenth century. We will therefore propose to analyse the possible causes and effects of this equivocal writing in relation to 'centrality' and examine how the popular writers of the romantisme noir present the 'voices' from the periphery in their writing. Indeed, the reconfiguration of novelistic poetics, partly imposed by the chosen genre, reflects a dynamic of the relation between centre and periphery. Through it, the authors affirm a crossbreeding of representations which ensures, between production and reception, an invitation to decentring, at least in the novelistic space.
Reference
[1] Balzac de, H. (1990). Le Sorcier ou les deux Béringheld (1837 ; sous le titre Le Centenaire : 1822). Paris : José Corti.

[2] Blanchard, N. ; & Thomas, M. (2014). Des littératures périphériques. Rennes : Presses Universitaires de Rennes.

[3] Büsching A. F. (1777). Géographie de Busching. Jean-Pierre Bérenger, t. II, Lausanne.

[4] Casanova, P. (2008). La République mondiale des Lettres. Paris : Seuil.

[5] Dehoux, A. (dir.) (2018). Centres et périphéries de la littérature mondiale : une pensée connectée de la diversité, Saint Denis, 2018

[6] Dumas, A. (1872). Joseph Balsamo : Mémoires d'un médecin (1846–1849). Paris : Michel Lévy.

[7] Dumas, A. (1848). Georges (1843) Paris : Lévy Frères.

[8] Féval, P. (1925). Le Chevalier Ténèbre (1860). Paris : Albin Michel.

[9] Féval, P. (1891). La Vampire (1856). Paris : E. Dentu.

[10] Gillies, R. P. (1837). Recollection of Sir Walter Scott. London : James Fraser.

[11] Goethe von J. W. (1988). Conversations de Goethe avec Eckermann (1836). Trad. J. Chuzeville. Paris : Gallimard.

[12] Graeber, W. (1993). Das Ende deutscher Romanübersetzungen aus zweiter Hand. Target. International Journal of Translation Studies, 5, 2, 215–228. | DOI 10.1075/target.5.2.06gra

[13] Haun A. (1860). Malerisch-historisches Album des Königreichs Böhmen, Olmütz : E. Hölzel.

[14] Herder, von J. G. (1827). Ideen zur Philosophie der Geschichte der Menschheit / Idées pour la philosophie de l'histoire de l'humanité (1784–1791). Edgard Quinet (trad.). Paris : Levrault.

[15] Hughes, W. Smith, A. (2003). Defining the relationships between Gothic and the postcolonial. Gothic Studies, 5, 1–6. | DOI 10.7227/GS.5.2.1

[16] Juvan A. (2003). Charles Nodier in Ilirija. Kronika, 51.

[17] Lenderová, M. (2007). 'La mère nouvelle' ou l'éducation de l'enfant noble dans les Pays tchèques au début du XIXe siècle. Histoire, économie & société, Époques moderne et contemporaine, 3, 145– 155. | DOI 10.3917/hes.073.0145

[18] Lenfant, J. (1731). Histoire de la guerre des Hussites et du Concile de Bâle. Utrecht : Lefebvre.

[19] Lévy, M. (1995). Le Roman « gothique » anglais 1764–1824. Paris : Albin Michel.

[20] Lincoln, A. (2012). Walter Scott and the Modernity. Cambridge : Cambridge University Press.

[21] Máchal H. (1891). Nákres slovanského bájesloví. Prague : Šimáček.

[22] McIntosh-Varjabédian, F. (2017). Walter Scott et l'Écosse. Pittoresque, sublime et grotesque des modes esthétiques pour une politique de l'Union. L'Écosse des Romantiques, Cahiers d'études nodiéristes, 3, 23–34.

[23] Nodier C. (1987). Jean Sbogar (1818). Paris : Honoré Champion.

[24] Nodier C. (1813). Langue Illyrienne, Dictionnaire allemand-slave-latin par le professeur Valentin Vodnik, Prospectus. Télégraphe officiel, 51, NP.

[25] Nodier C. (1821). Annales de la Littérature et des Arts, II, III, 77–83, 175–184.

[26] Prungnaud, J. (1994). La traduction du roman gothique anglais en France au tournant du XVIIIe siècle. TTR : traduction, terminologie, rédaction, 7, 11–46. | DOI 10.7202/037167ar

[27] Radcliffe, A. (1797). Julia, ou les Souterrains de Mazzini. Paris : Maradan.

[28] Sand G. (2004). Consuelo (1842). Paris : Gallimard.

[29] Sand G. (1999). La Comtesse de Rudolstadt (1843). Paris : Éditions Phébus.

[30] Schiebl, J. (1924). Žižkův buben na radnici v Plzni. In Bačovský, J. Janovský, R. Bidrman, F. Zíbrt Č. Český lid. 24/8, 296–300.

[31] Spiess C. H. (1791). Das Petermännchen. Geistergeschichte aus dem dreizehnten Jahrhundert. Prague : Schönfeld-Meißner.

[32] Valery, P. (1960). Tel Quel (1941). In OEuvres. Paris : Gallimard.

[33] Vojnović, L. (2008). Histoire de Dalmatie (1934). Frankfurt am Main : Textor Verlag.

[34] Vokolek, V. (2011). Neznámé Čechy. Posvátná místa severozápadních Čech. 3. Prague : Mladá Fronta.

[35] Voltaire. (1846). Essai sur les moeurs (1756). In OEuvres complètes de Voltaire. Paris : Société des publications illustrées.

[36] Weinmann, F. (1999). Étranger, étrangeté : de l'allemand au français au début du XIXe siècle. Romantisme, 106, 53–67. | DOI 10.3406/roman.1999.3452